Le musée de l’évêché se situe en pleine ville, près de la cathédrale, sous l’évêché. De magnifiques objets de cultes y sont présents:ciboires, chasubles, ostensoirs, croix, livres enluminés…
Un couloir central distribue 4 salles. Le lieu ne reçoit aucune lumière du jour sauf à l’entrée.
La première salle est occupée par deux coffres précieux. L’un est le reliquaire de St Théodule, patron du diocèse. L’artiste choisi ici de couvrir le sol de cette salle de 5 x 12 m. d’une couche de terre. Une vitre laisse voir l’épaisseur de la terre.
« Cette salle ne se visite pas. Elle se contemple de l’extérieur. De la terre a été posée là, simplement. Humus dont le premier homme, dit-on, a été fait. Humus auquel nous savons bien que nous retournerons tous. Ce rappel crépusculaire de l’inéluctable pourrait gêner, tant il est vrai que l’homme n’aime pas être confronté à sa finitude.Ce serait oublier que l’un des coffres est un reliquaire et que selon la foi chrétienne la mort est l’occasion d’une nouvelle naissance qui devrait transformer le moment redouté en moment désirable. Dies natalis, titre donc l’artiste, qui affirme par cette dénomination la conversion de la peur en jubilation. Mort, où est ta victoire ? »Jean-Daniel Coudray
De l’autre côté du couloir, la salle de même grandeur accueille une mitre, une crosse et un ostensoir accompagnés d’un calice. L’artiste propose un chemin isolé où le visiteur se retrouve seul:
« passage lumière. »
Il ne perçoit ici que les pauvres planches de sapin. Une lumière diffuse, chaude et paisible l’accompagne. L’installation crée un espace intérieur séparé. A l’entrée du chemin un dessin dit l’annonciation. Près de la sortie, une croix ne se découvre que quand on la dépasse. Le visiteur doit traverser un voile avant de revenir dans le musée.
La dernière salle au bout du couloir central accueille de nombreuse vitrines renfermant chassubles, calice, livres enluminés, etc…Ce dernier espace est deux fois plus grand que les précédents. Il offre 45 m de mur. L’artiste s’inspire des différentes couleurs des habits liturgiques exposés pour faire voir le temps de la liturgie:
« espace-temps »
« L’Eglise a donné à ses fidèles des repères qui rythment les années en suites liturgiques précises, rendues visibles par les couleurs symboliques que revêtent les officiants. Le peintre Vincent Fournier a été touché par ce déroulement coloré et il l’a reproduit fidèlement » jdc
Les 45m de mur servent de support à une peinture à l’huile sur papier d’une seule pièce,l’idée étant de diviser cette longueur par les 371 jours de l’année liturgique B 2006.
Les 6 périodes de l’Avent, de Noël, du Temps ordinaire, de Carême, de Pâque et le Temps ordinaire sont proportionnellement réparties et accueillent leur couleur respective.
Des lignes verticales ponctuent ce temps: Elles signalent les grandes fêtes et celles de certains saints. Sur le mur sont inscrits au crayon le nom correspondant à chaque fête.
Ici le spectateur attentif embrasse d’un seul regard toute une année et comprend la composition de celle-ci: les diverses périodes jusqu’à la Pentecôte suivie du long temps ordinaire
.
« La figure la plus exacte du temps qui passe, se trouve dans l’année avec ses saisons. Elle comprend les mois, les semaines et les jours; elle est déterminée par la course du soleil, aussi bien que par l’éveil, la floraison, les fruits, et enfin le déclin de la vie. Elle trouve son expression religieuse dans l’année liturgique de l’Eglise, où les événements de la vie du Christ sont liés à la marche de l’année scolaire et du rythme de la vie. On recommence ainsi continuellement à commémorer la vie du Seigneur, à revivre la Rédemption. L’âme en est pénétrée profondément et de façon toujours nouvelle pendant l’Avent, au temps de Noël et de l’Epiphanie: puis pendant le Carême et le temps pascal suivi de la Pentecôte; enfin au cours des semaines après la Pentecôte, qui représentent la longue période de l’histoire et de l’attente du retour du Christ, jusqu’au dernier dimanche de l’année liturgique qui nous parle du jugement… Tout cela devrait aussi avoir une influence sur la vie religieuse personnelle. Aujourd’hui ce contact s’est perdu en grande partie, et c’est une tâche importante que de la rétablir. »
tiré du livre « initiation à la prière » Romano Guardini 1943
Sur le mur sont inscrits au crayon le nom correspondant à chaque fête.
des dessins et une icône sont exposés dans le hall d’entrée